Aller-simple
Aller simple, aller-retour. Deux petits mots d’apparence si proche, si ressemblant, presque le même geste des lèvres. Deux petits mots à la limite inertes, interchangeables, comme frères. Et pourtant quelle différence de sens, quelle lourdeur dans ce mot « simple ». Il y a là tout le poids des adieux, de l’abandon de ce que l’on aime. Il y a certes le gain grisant de l’inconnu, de la nouveauté mais qu’est-ce que cela pèse face à mes montagnes, ma ville, mon quartier, mes amis, ma famille ?
La vie est ainsi faite que lorsque l’on prend un nouveau départ on sait toujours ce que l’on perd et jamais ce que l’on gagne. Pourtant il faut parfois oser, car ces belles choses que l’on laisse ne suffisent plus, parce que les petits bonheurs de la vie ne remplissent plus ce vide inexplicable. Non je ne cherche pas dans cette ville l’amour, je ne cherche pas le métier de mes rêves, encore moins la richesse et la réussite. Ce que je cherche ici c’est moi-même, le secret de mon âme, et ce qu’il en restera fera de ma vie une autre histoire.
Aller n’est jamais simple, c’est une prise de risque, il faut parfois partir pour devenir.
Aller est rarement sans retour, c’est juste que parfois quand on part, on ne sait pas comment se retourner.
Toutefois, partir avec soi et pour soi, c’est le plus beau des départs !