Vide sac.
Je croyais avoir dépassé tout ça. Tous ces maux. Toute cette douleur. Et quand je me vois à cet instant précis, j'ai juste envie de me foutre deux baffes.
Je te ressemble de plus en plus. Tant dans mon comportement que physiquement. Et pourtant tu es tout ce que je déteste de plus au monde. Plus je me regarde dans une glace et plus je me rends compte qu'on n'est pas si différente. Et je hais cette pensée. Toute personne voudrait ressembler à sa mère. Et pourtant, qu'est-ce que je donnerais pour être différente.
Je suis perdue. Je ne sais plus comment me comporter, comment vivre à travers ton souvenir. Comment construire ma vie. Je voudrais m'isoler, partir loin de tout ce passé, de tout ce qui est connu. Recomencer. Again and again. Je foire tout M'an. Chaque chose que j'entreprends foire.
Je voudrais pouvoir marcher la tête haute et sourire pour de vrai. Tu sais enlever ce sourire de colgate blancheur qui me colle à la peau, ce côté dingue qui me colle et juste... Lâcher. Lâcher sans me préoccuper de ce qui va suivre.
J'ai beau dire que je m'en sors. J'ai beau mener ma vie comme une adulte. Il manque quelque chose. J'ai toujours dit que ça ne m'atteignait pas. Toujours dit que j'étais plus forte que ça. Mais comment je peux vivre honnêtement si toutes mes bases sont inexistantes et celles vaguement construites sont faites de mensonges.
J'aurais besoin de ma mère à cet instant précis. Mais à croire que malgré ta mort, je pense toujours qu'il est possible d'arranger la situation. Je ne m'y résous simplement pas.
J'ai toujours été à l'arrière du train. J'en suis descendue pendant un long moment. J'ai cru que j'avais repris le virage correctement mais ce n'est qu'illusion. Le train va beaucoup trop vite. Et à cet instant précis, j'aurais besoin de ta main pour y monter.
Mais pourquoi attendre cette main ? Je ne l'ai jamais eue, et ne l'aurai jamais plus.
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Nous traversons tous des moments ponctuels de solitude, d’impression de ne plus être dans notre axe, c’est très humain. Après avoir connu plusieurs décès, au fond de mon cœur je me suis construit un panthéon de mes ancêtres. Je les porte en moi. Ils m'ont transmis une série de qualités, qui viennent d’eux, mais que j’ai choisi de représenter. Que je porte dans mon être. Quand je me sens seul ou un peu perdu, c’est un petit ilot de réconfort que j’ai en moi.
Les proches disparus étaient eux-mêmes soumis à leurs épreuves de vie, à leurs difficultés, à leurs angoisses. Ils ont vécu leur vie avec leurs capacités d'aimer et de le montrer, parfois inadéquates, mais souvent, avec leurs moyens, ils ont cherché à faire pour le mieux.
Bien souvent les personnes ont des fondations bien plus ancrées que ce qu’ils ne croient. Nos racines sont un mix entre nos propres choix et les différentes qualités, manquements, aspirations que nous avons reçues de nos proches. Parfois les moments de tristesse ou de solitude nous empêchent de voir nos fondations, mais elles sont bien là.
Voir et accepter ce mélange qui constitue nos fondations est un chemin en soi. Chemin qu’il est préférable d’aborder dans une chaleureuse bienveillance vis-à-vis de soi-même, dans un esprit de douce tolérance vis à vis de soi-même, dans un esprit d’amour vis-à-vis de soi-même.
et puis surtout sortir et voir des gens positifs